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La Wallonie a un régime de vent majoritairement de l’ordre de 3.4 m/s à 10 m soit 5 m/s  à 50 m (voir figure ci-après).

On remarque que la région côtière est nettement plus venteuse. Entre le centre (Wallonie) et la côte, le rapport des vitesses est de 8 / 5, soit une différence de puissance égale à (8/5)3 = 4.1. C'est-à-dire que, vu les caractéristiques des éoliennes, il est possible d’extraire 4 fois plus d’énergie à la côte que dans le centre.

  La carte ci-contre donne la distribution des vents en France. La Wallonie se trouva

  quasi totalement dans la prolongation de la zone jaune.

  Les  Moulins de Boulay (voir plus loin) se trouvent au milieu de  la zone beige, à la

  frontière avec l’Allemagne.

  La vitesse du vent est mesurée en différents points contrôlés par l’IRM. Pour le

  Scaubecq, le point de mesure le plus proche est

  Chièvres. Notons que l’autre point de mesure –Uccle- est situé dans la même

  direction de vent et donne des valeurs semblables.

  Pour être absolument certain du potentiel d’un site, il est utile d’établir des mesures

  sur site, ce qui n’a pas été fait au Scaubecq.

  Le vent a été mesuré à Chièvres pendant les années 1994 à 1998, à 10 m du sol

  (voir tableau ci-après).

  On a mesuré sa vitesse, sa direction et la durée tant pour une vitesse donnée que pour une direction donnée.

  On obtient ainsi le tableau reprenant les vitesses, leur fréquence et la rose des vents (voir page suivante).

  Les vitesses sont usuellement exprimées en m/s.  Pour les obtenir en km/h, il faut multiplier la valeur par 3.6.

La vitesse du vent augmente en fonction de la hauteur. C’est pour cela que les machines sont placées loin du sol.  La loi de variation de la vitesse du vent est bien connue.

A 81 m de hauteur, la vitesse mesurée à 10 m du sol doit être multipliée par un coefficient égal à 1.36 calculé par la formule reprise dans les normes:

 (log (Hm/zo /Hr/zo),

Log [(81/0.03) / (10/0.03)] = 1.36

Pour Chièvres, cas qui nous occupe, les vitesses à 10 m doivent être multipliées par 1.36 pour obtenir leur valeur à 81 m.

Pour assurer la comparaison avec la vue du gisement éolien français, il faut multiplier la vitesse à 10 m par 1.277 pour obtenir la vitesse à 50 m du sol. A cette altitude elle est en moyenne égale à :

3.953 * 1.277 = 5.05 m/s.

Ne retenant que les vitesses cumulées  (c’est-à-dire quelle que soit la direction), nous obtenons les vitesses corrigées à 81 m suivantes :

On obtient alors le profil des vitesses suivants (en km/h), exprimant pour chaque tranche de vitesse quelle est la proportion du temps. Exemple : pour une vitesse de 5 km/h, cette vitesse n’est obtenue qu’environ 9 % du temps.

On voit que le vent est inférieur à 3.0 m/s pendant 4.3 + 8.8 + 16 = 29 %, ce qui signifie que la machine sera à l’arrêt pour insuffisance de vent pendant 29 % du temps.

Elle produira pendant le reste du temps, mais en proportion variable.

La puissance électrique générée dépend du cube de vitesse du vent (v³). Les constructeurs donnent tous la courbe de puissance en fonction de la vitesse du vent.

La courbe ci-après est la courbe de puissance en fonction de la vitesse du vent pour une machine Enercon E-82-E3, qui sera probablement la machine installée au Scaubecq (éolienne d’une puissance nominale de 3.025 MW). Les vitesses ont été inscrites en km/h.

Si on prend chaque tranche de vitesse avec le temps et que l’on l’a fait correspondre avec le point correspondant de la courbe, on obtient, pour chaque tranche de vitesse, l’énergie qui sera générée par l’éolienne. Cette distribution d’énergie est reprise sur le graphique ci-dessous.

On voit très clairement que la machine produit le plus d’énergie pour 34 km/h (barres rouges), alors que cette vitesse n’est présente que 6 % du temps (barres bleues). La puissance maximale n’est obtenue que pour une vitesse de 12 m/s (43 km/h). Cette vitesse n’est obtenue que 0.5 % du temps !

Enfin, cumulant toutes les données et résultats, on peut en déduire le taux de charge, spécifiquement pour le Scaubecq. Les détails sont repris dans le tableau suivant.

         
Proportion Vitesse Vitesse Puissance Energie
(%) 81 m 81 m E-82-E3 EN-82-E3
  (m/s) (km/h) (kW)  
  1,36   3020  
         
4,3 1,2 4    
8,8 1,4 5    
16 2,7 10 19 3,04
18,60 4,1 15 89 16,55
16,20 5,4 20 239 38,72
12,10 6,8 24 490 59,29
8,50 8,2 29 873 74,21
5,90 9,5 34 1388 81,89
3,90 10,9 39 1862 72,62
2,30 12,2 44 2267 52,14
1,40 13,6 49 2612 36,57
0,90 15,0 54 2844 25,60
0,50 16,3 59 3020 15,10
0,30 17,7 64 3020 9,06
0,10 19,0 69 3020 3,02
0,10 20,4 73 3020 3,02
         
99,90       490,82
         
       

0,163

  On constate que le taux de charge est

  particulièrement faible : 16.3 % (1427 heures),

  ce qui est très largement inférieur aux 2200 heures préconisées.

  Dès lors, le site du Scaubecq, tout comme le site de la Coulbrie et celui

  d’Enghien proches, n’ont pas le potentiel venteux suffisant pour garantir

  une production d’énergie suffisante.