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L’énergie électrique, comme nous l’avons vu, est produite à partir de divers moyens plus ou moins performants. Le tableau ci-après résume les coûts selon les différents vecteurs.

Type de production

Coûts de production technique (€/MWh)

Coûts externes (€/MWh)

Coût social de production

       

Centrale nucléaire

(EPR, AP600)

29.3

1.0

30.3

Centrale nucléaire

(PWR)

30.7

1.0

31.7

Turbine à gaz (TGV)

32.5

10.4

43.0

Charbon pulvérisé

34.2

18.0

52.2

Éolien OFF-shore

58.3

1.0

59.3

Gazéification du charbon

41.4

18.6

60.0

Éolien ON-shore

77.8

3.0

80.8

Tableau : Coût sociétal de la production d’électricité (€ / MWh) établi en 2006 par la Commission Ampère.

Il est très important de noter que les prix de l’électricité se situent dans de larges fourchette de variation, pour différentes raison (comptabilisation des pertes ou non,  coût production ou vente, encas de vente à quel moment, sous quelles conditions, ….

Il est très difficile de recouper ces chiffres.

La valeur de l'électricité (prix "spot" sur EEX en 2007) avec des contrats garantis de livraison est de l'ordre de 30 à 40 €/MWh.

Le prix pour des fournitures intermittentes devrait être la moitié (20 €/MWh) si le marché était libéralisé pour l'énergie renouvelable.

Le coût du MWh le moins cher –hors centrale nucléaire est celui du MWh TGV soit 43 € / MWh selon le rapport Ampere.

Nous allons développer ci-après

A VERIFIER

Le MWh éolien, du fait de son faible taux de charge -16.3% pour le Scaubecq- fait appel pour le restant à une centrale TGV et le coût du MWh devient : 38 * (1-0.163) = 31.81 €/MWh.

Or, ces centrales travaillent en intermittence, donc hors de leur point de fonctionnement optimum. On peut estimer à 30 % le surcoût dû à cette intermittence.

Le prix devient : 31.81 * 1.30 = 41.35 €/MWh.

On peut estimer que le surcoût est le prix à payer pour diversifier les sources d’énergie. 

Mais les machines ne sont pas gratuites. Le MWh éolien coûte actuellement 1.5 M€. On peut espérer que cette machine survive 20 ans et produis, dans le cas du Scaubecq:

1 * 0.163 * 8760 * 20 = 28 225 MWh.

Le coût de revient du MWh éolien devient : 1 500 000 / 28 225 = 53.14 €/MWh.

Le coût total devient :

41.35 + 53.14 = 93.8 €/MWh.

Le prix est évidemment grevé par le faible taux de charge de la machine.

A ce prix, aucun gestionnaire de réseau n’acceptera d’accepter cette énergie. Il faut donc la subsidier.

Mais c’est déplacer le problème : elle sera quand même payée à ce prix. Par les citoyens, prisonniers de décisions spoliatrices.

Un ménage belge moyen consomme 3500 kWh /an  (3.5 MWh/an), soit 9.59 kWh/jour soit 0.00959 MWh / jour.

Notez que l’on parle aussi de ménage « URE » (Utilisation Rationnelle de l’Energie) avec une consommation annuelle entre 1850 et 2200 kWh/an.

On peut donc quantifier l’énergie produite par une centrale –n’importe laquelle- soit en kWh soit en « nombre de ménages-équivalent » consommant de l’électricité. Mais il faut bien s’entendre sur la valeur du « ménage moyen ».

Par exemple, si la production a été de 24 000 MWh, ce qui correspond à la production quotidienne d’une seule centrale de base de 1 000 MW, cette centrale a fourni de l’énergie pour :

24 000 / 0.00959 = 2 502 607 ménages pendant cette journée.

Mais cette comparaison est –par essence- trompeuse : l’aspect temporel est complètement négligé. En effet, la correspondance entre le besoin instantané et la production est supprimée.

Un petit peu comme si l’on disait qu’un ménage moyen consommait 5 œufs par jour et qu’une livraison de 5 *365 œufs couvrirait les besoins de la famille, mais sans préciser quant la livraison serait faite. Cette famille pourrait donc recevoir 150 œufs un jour donné, puis plus rien pendant un mois. Ces besoins (5*30 = 150) sont donc couverts « en moyenne ».

Dans cet exemple, bien des œufs seraient gaspillés. Il en est de même avec l’énergie éolienne, vu son caractère aléatoire.

Le parc du Scaubecq serait susceptible de produire :

6 * 3 *0.16 * 8760 = 25229 MWh /an,

Ce qui serait l’équivalent de :

25229 / 3.5 = 7 208 ménages.

Il serait plus correct de dire que 45 052 ménages (soit Enghien, Soignies, Braine) seraient alimentés pendant 16 % du temps (7208 / 0.16 = 45 052).

Et pendant 84 % du temps, pas d’électricité……

Malgré que ce soit une énergie « fatale » (qui débarque sans avertir, quand elle veut bien), les gestionnaires de réseau sont obligés d’accepter l’énergie éolienne, quelle que soit la période à laquelle elle arrive. C’est un premier avantage pour le promoteur.

Le deuxième avantage, c’est que le prix du MWh éolien est subsidié : il est racheté à un prix fixé, particulièrement élevé.

Enfin,  les promoteurs de l’éolien ont trouvé une manne très appréciable à travers le mécanisme des certificats verts qui leur permet de vendre l’énergie produite par des éoliennes au double du prix de l’énergie « conventionnelle », la différence étant payée par le consommateur. Soit un prix d’environ 95€ pour le MWh, le consommateur payant systématiquement au producteur un « coût énergie verte » d’environ 49 €, sans aucune contrepartie et sans autre avantage que celui de penser qu’il contribue à la réduction du CO2.

Une machine de 3 MW va rapporter à son exploitant, rien qu’en certificats verts :

 3 (puissance nominale) * 0.16 (taux de charge) * 8760 (heures)* 100 (prix CV) * 0.91 (9% sont exclus) = 382 636 € annuellement !

Les prix courants de la production d’électricité par l’énergie éolienne se répartissent depuis 60-80 €/MWh environ sur les sites ayant des vitesses de vent faibles à moyennes jusqu’à 40 à 50 €/MWh sur les bons sites du littoral.

 La conclusion logique est qu'il ne faut pas installer des éoliennes aux endroits mal ventés mais le gâteau est si énorme que ceux qui contrôlent les autorisations sur ces sites ont encore un gros intérêt à avoir leur part.

Ne cherchez plus d’autre raison à l’implantation de ces machines….

Il est dramatique –et symptomatique- qu’une évidence de plus est niée sans aucune référence, si ce n’est une impression générale.

Cette question contient déjà la réponse, puisqu’une dévaluation –au moins temporaire- est actée.

Mais elle n’est même pas temporaire.

Nous citerons plusieurs sources indépendantes et récentes démontrant que les Tribunaux ne considèrent pas neutre l’intrusion d’éoliennes.

Aux Pays Bas, un citoyen avait réclamé une réduction de son précompte immobilier (onroerende zaak belasting, OZB) pour cause de moins-value de son patrimoine causée par les éoliennes. Le tribunal de Delfzijl a jugé en sa faveur.

Une décision judiciaire similaire était déjà intervenue devant la Cour de Leeuwarden en date du 18-07-2003 (BK 74/02), considérant la réduction de la valeur à 30%.

Un jugement semblable, toujours à Leeuwarden en date 18 janvier 2006 a motivé la réduction de la valeur taxable séparément pour la proximité, les nuisances sonores et les nuisances stroboscopiques.

Au Royaume Uni, le groupe immobilier anglais Munton & Russell a refusé récemment de remettre en vente des biens à cause de la proximité d'éoliennes.

Arrêt de la cour d’appel de RENNES du 20 septembre 2007

Dans le litige de la cour d’appel de Rennes les vendeurs avaient caché aux acquéreurs l’existence d’un projet de parc éolien tout près de la maison à vendre. Cette dissimulation constitue en droit un dol car si l’acquéreur potentiel en avait été informé avant de signer le compromis, il aurait pu décider de renoncer à cette acquisition ou à tout le moins à en exiger un prix inférieur en raison des nuisances sonores et visuelles prévisibles…

La maison était en effet située à 500m de l’éolienne la plus proche, de 115m de hauteur, d’un futur parc et à 1300 m de la plus éloignée. Vendue à 145 000 € elle a vu son prix de vente réduit par la cour d’appel de 21 %  soit 30 000 euros en raison de la dépréciation de sa valeur causée par la proximité du parc éolien.

Les professionnels concernés (notaire, agent immobilier) avaient de plus estimé la dévaluation d’un bien riverain d’un parc éolien entre 21 et 46%.

Jugement du tribunal de grande instance d’ANGERS du 9 avril 2009

La dissimulation à des acquéreurs éventuels de l’existence d’un projet de parc éolien près d’un bien immobilier à vendre est un dol affectant les qualités substantielles du bien à vendre – Le vendeur a l’obligation d’informer loyalement de lui- même d’un projet éolien les acquéreurs éventuels –Une omission de cette information crée aux acheteurs un préjudice en raison de la perte de valeur du bien immobilier, ce qui justifie  des dommages – intérêts correspondant à la dépréciation du bien, ici évaluée à 20% du prix de vente – Plus 5000 euros pour préjudice dû au retard de prise de possession du bien.

Contrairement à ce que n’a cessé de prétendre le très puissant et richissime lobby de l'industrie éolienne (ADEME,SER, promoteurs...), le mitage de l’ensemble du territoire français pratiqué depuis le début de l’implantation des parcs éoliens en 2001 entraîne  la dépréciation de très nombreux biens immobiliers partout en France.

A Limoy enfin (Belgique), une agence immobilière renommée a estimé la perte due à un projet éolien sur Andoy-Limoy concernant un ensemble écurie-manège & corps de logis à 30 %, étant donné la proximité des éoliennes (550m).

Une récente évaluation par un bureau agréé à Huy (Comptoir Foncier) a estimé la dévaluation immobilière à 25 % lorsque la distance est inférieure à 2.5 km.

La suite viendra dès qu’un propriétaire suffisamment énergique décidera de porter l’affaire devant les Tribunaux.

L’agence danoise de l’énergie reconnait officiellement la perte de valeur immobilière suite à l’installation d’éolienne à proximité des habitations. En effet, un fonctionnaire est désigné pour déterminer officiellement celle-ci.

(http://www.ens.dk/en-US/supply/Renewable-energy/WindPower/Onshore-Wind-Power/Loss-of-value-to-real-property/Sider/Forside.aspx)

A vrai dire, moi aussi. Et passé la première idée, creusant les impératifs liés à l’intégration de ces machines, on ne peut être qu’effrayé par la gabegie énergétique qui s’annonce.

Plutôt que de renforcer –si encore c’était le cas- le potentiel de production d’énergie, n’est-il pas de très loin plus opportun de mieux utiliser l’énergie dont nous disposons et donc d’en réduire la consommation ?

Dans l’état actuel des mentalités, la course à l’énergie reste gravée dans la tête de tous au lieu de considérer celle-ci comme un bien précieux.

S’il y a une réelle opportunité, elle est bien là.

L’implantation d’éoliennes industrielles n’est pas une opportunité, mais est présentée comme une solution faisant l’objet d’un matraquage de propagande tout azimut.

Sans exception, les scientifiques et techniciens de haut niveau clament au pouvoir politique qui ne veut rien entendre que ces machines ne sont que de gigantesques sébiles collectant les fonds des citoyens pour des intérêts très particuliers.