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Les éoliennes ne produisent du bruit que quand il y a du vent, voire suffisamment de vent. Ce sont des machines et elles produisent du bruit de différentes manières.

Les bruits d’origine mécanique sont localisés dans la nacelle, placée ici à 81 m de haut.  Ces bruits sont générés par le réducteur lorsqu’il y en a un, par les paliers, par la ventilation, par l’électronique de puissance. Le niveau sonore est d’environ 105 dB à un mètre devant et à hauteur de la nacelle. Cette valeur est toujours donnée par le constructeur.

Le vent emporte au loin le bruit créé par les composants de la nacelle, tout comme il est difficile de percevoir la voix de celui qui est derrière vous quand il y a un peu de vent.

La seconde source principale de bruit est le rotor et les pales. L’écoulement de l’air autour des pales est perturbé –c’est ce qui crée les forces qui poussent les pales et à la sortie des pales génèrent des tourbillons, créant le bruit. Ici encore, le vent emporte le bruit, qui n’est donc perçu que plus loin, cette distance étant variable avec la vitesse du vent, avec les conditions météorologiques et la topographie du terrain.

Il en est de même avec le mât, où le vent est interrompu lorsque chaque pale passe derrière lui, créant une onde sonore de grande puissance.

Dès lors, ces bruits ne sont pas perçus au pied du mât, mais plus loin, la distance variant avec le profil du terrain, avec la vitesse du vent et la puissance de la machine.

Une très récente mais fort médiatisée thèse de doctorat néerlandaise (van den Berg G.P. (2006) “The sound of high winds: the effect of atmospheric stability on wind turbine sound”.  PhD Thesis. Rijksuniversiteit Groningen. The Netherlands)  sur les nuisances sonores d’origine éolienne explique l’importante augmentation du bruit nocturne des grandes éoliennes. Alors qu’au ras du sol, et à 10 m de hauteur, il n’y a pas de vent, des phénomènes météorologiques complexes font qu’il y en a à 100 m de hauteur générant des nuisances sonores d’autant plus gênantes que le bruit ambiant diurne fait défaut. Ces bruits justifiaient les doléances des riverains jusqu’à deux km du parc. Parmi les conclusions de cette thèse nous pouvons lire « …eu égard au bruit des aérogénérateurs on peut affirmer qu’un phénomène important a été ignoré : celui du changement du vent après le coucher du soleil. Ce phénomène sera de plus en plus important compte tenu de la taille croissante des éoliennes ».

Le comité « éoliennes » de la TNCSE a pris connaissance de quelques unes des études de Van der Berg. L’une d’elle conclut notamment que les modèles de prédiction du son actuels ne seraient pas applicables à certaines conditions de nuit, lorsque le vent au sol est moins fort que le vent à la hauteur de la turbine de l’éolienne. La synchronisation des mouvements des éoliennes cause l'addition du son produit lorsque la pale passe devant le mat. Cette addition n'est pas perçue au pied des éoliennes mais à distance, lorsque les sons arrivent à un même endroit en même temps. Donc les modèles de mesure des émissions du bruit des éoliennes et les modèles de prédiction de dispersion du son devraient tenir compte de ces aspects pour refléter la perception du son par les personnes vivant à proximité. Ces études ont été considérées comme pertinentes par le comité, notamment pour les informations sur la propagation du son et l’importance de considérer les aspects particuliers du bruit la nuit.